Après avoir gagné le terrain du développement personnel et de l’éducation, les neurosciences s’emparent aujourd’hui du management.
Au Salon Solution ressources humaines, qui s’est tenu du 19 au 21 mars à Paris, pas moins de cinq conférences ont mobilisé cette discipline. Les progrès de la recherche ont mis les neurosciences sous les feux de la rampe.
Le premier atelier autour de l‘intelligence cognitive,  » Comment booster son intelligence adaptative « , a d’ailleurs fait salle comble. Il faut dire aussi que l’orateur de cette conférence, Pierre Moorkens, cofondateur de l’Institut de neurocognitivisme, sait se montrer convaincant :  » Il y a vingt ou trente ans, on ne savait pas ce qui se passait dans le cerveau. Aujourd’hui, les neurosciences permettent d’aller beaucoup plus loin dans la compréhension de son fonctionnement.  »
La promesse est alléchante : il serait possible de modeler notre cerveau à volonté et d’optimiser ses performances, que ce soit sur le plan de l’intelligence, de la mémoire ou de la gestion de ses émotions. Le tout en se fondant sur les découvertes scientifiques les plus récentes, qui permettent de cartographier plus précisément le fonctionnement du cerveau. Les chercheurs se sont longtemps concentrés sur les hémisphères gauche et droit.
Mais les dernières avancées scientifiques ont révélé que le cerveau est en fait gouverné par quatre pilotes différents, dont le reptilien pour l’intelligence acquise et le néocortex préfrontal pour l’intelligence adaptative.  » Le premier permet de prendre des décisions rapidement, tandis que le second sert à nuancer et à accepter les événements « , explique Pierre Moorkens.

Gérer la complexité

Des recherches récentes sur le fonctionnement du cerveau ont montré que le stress était provoqué par le conflit entre ces deux zones.  » Le reptilien ne sait pas gérer la complexité, alors que si je développe mon intelligence adaptative, si je suis curieux… j’apprends à relativiser, soutient le cofondateur de l’Institut de neurocognitivisme. Face à un collègue qui est toujours en retard, on peut s’énerver, mais aussi s’adapter face à cette situation : si je décide de commencer la réunion à 9 heures, quoi qu’il arrive, cela l’incitera à venir plus tôt la prochaine fois !  » Selon Pierre Moorkens, des pilotes de chasse de l’armée de l’air qui ont été formés pour développer leur intelligence adaptative face aux situations de stress sont arrivés à améliorer leurs performances de 700 %.