De nos jours, les échanges sont quotidiens, chronophages et omniprésents. Se laisser aller à ces petites phrases assassines par manque de temps ou de diplomatie est néfaste pour vos collègues, vos subordonnés, votre équipe entière. Ne sous-estimez jamais le pouvoir des mots et la capacité de l’être humain à imaginer le pire, derrière des phrases innocentes.

Le mentalisme utilise énormément le pouvoir des mots dans le communication il y a toujours un émetteur et un récepteur. Aussi, voici des phrases à ne surtout pas dire en entreprise, ci-dessous je vous indiquerai comment elles sont perçues et des moyens de dire la même chose dans utiliser ces phrases qui sont assassines.

« Tu as pris ton après-midi ? »

C’est une manière (presque) sympa de dire… « Quel fainéant, reste plutôt trimer avec nous au lieu de te la couler douce. »
Pourquoi c’est dangereux ? En lâchant une telle remarque de façon innocente, vous cautionnez le célèbre « présentéisme à la française ».

Que dire ou faire à la place ? Si votre collègue a réellement terminé son travail, vous gagnerez plutôt à lui demander comment il s’organise pour être aussi performant, et apprendre de lui.

« Je suis surpris(e) de ne pas avoir eu un retour de ta part »

Généralement entendu une à deux heures après l’envoi du mail demandant le-dit retour.

C’est une manière (presque) sympa de dire… « Quand est-ce que tu ouvres ta boîte mail ? J’ai des sujets importants sur le feu, moi. »

Pourquoi c’est dangereux ? Parce que cette pauvre Clothilde, toujours à jour sur ses dossiers, pourrait faire une attaque en imaginant avoir loupé un e-mail important. Et tout simplement, parce que ce n’est pas légitime de penser que vos urgences doivent être celles des autres.

Que dire ou faire à la place ? Vous avez réellement une urgence ? Un sujet sur lequel vous attendez un retour rapide ? Dans ce cas, la meilleure solution est de décrocher votre téléphone pour discuter du sujet en direct avec votre interlocuteur.

« Ton prédécesseur n’aurait pas fait ça comme ça ». Existe également dans la version « Pourquoi veux-tu changer ça ? On fonctionne de cette manière depuis 20 ans »

Généralement prononcé par une personne peu constructive, qui a peur du changement, et qui disait d’ailleurs la même chose au prédécesseur en question.

C’est une manière (presque) sympa de dire…« Tu es mauvais Jacques. Arrête de penser par toi-même et suis les process. »

Pourquoi c’est dangereux ? Parce que cela nie l’autonomie de votre interlocuteur, et le conduit à douter de son travail. Parce que cela encourage l’entreprise entière à rester dans l’immobilisme.

Que dire ou faire à la place ? Et si vous le/la laissiez expérimenter, se tromper et s’améliorer seul(e) ? Qui sait, il ou elle pourrait trouver une façon de faire – différente de ce qui se faisait jusqu’ici – mais qui fonctionne aussi bien… voire mieux.

« Tu n’es pas content ? La porte est grande ouverte. »

Généralement prononcé par un boss furieux et toxique, lorsqu’un collaborateur le remet en question.

C’est une manière (presque) sympa de dire que…« J’ai le pouvoir et ton avis m’importe peu. En bonus : je te vire quand je veux. »

Pourquoi c’est dangereux ? Car ce type de remarque est typique du « management par la peur », une forme de management qui annihile les initiatives, crée une pression constante sur les collaborateurs et nuit fortement à la cohésion d’équipe.

Que dire ou faire à la place ? Changer. Vraiment. Et vite. De manière générale, il n’est pas recommandé de réagir à chaud aux contrariétés causées par un collaborateur. Prenez plutôt le temps de réfléchir de manière constructive à la situation pour proposer (voire, « co-construire ».

« Il faut que l’on parle »

Généralement prononcée par une personne qui aime beaucoup trop le drama et les comédies romantiques. Ou un fanatique du suspens, un peu sadique.

C’est une manière (presque) sympa de dire que… « Je veux te laisser mijoter et douter avant de te dire ce que j’ai à te dire. »

Pourquoi c’est dangereux ? Parce que votre interlocuteur va transpirer à grosses gouttes et laisser un terrible fumet dans l’open-space. Parce que ce type de phrase annonce rarement une bonne nouvelle et que tout le monde en est conscient.

Que dire ou faire à la place ? Si ce n’est pas votre intention de terrifier les membres de votre équipe, envisagez de remplacer cette phrase par une version moins marquée et plus précise : « Jean, passe me voir dans mon bureau un peu plus tard, j’aimerais que tu me tiennes au courant du projet X » ou « Clothilde, je sais qu’il y a eu quelques aléas sur le dossier Y, parlons-en en fin de journée, j’ai quelques pistes de solution à te proposer ». Ne soyez pas avare de mots, s’il-vous-plaît.