Et bien, c’est assez simple, en fait, c’est non seulement parce que cela ne remplace nullement la rencontre physique mais également parce que cet ersatz Visioconférence via Zoom, Teams et autre outil épuise notre cerveau. Incontournables depuis le début de la crise sanitaire et la généralisation du télétravail, les discussions visioconférence sont source d’épuisement mental. En cause, notamment, le manque de communication non verbale lors de ces échanges.

Ces rencontres virtuelles demandent à notre cerveau de compenser la mauvaise lecture ou l’absence de communication non verbale (les gestes, expressions, micro expression…). Plus encore, se voir à l’écran pendant la discussion avec les autres joue sur l’anxiété et la fatigue mentale. Des efforts et des sollicitations qui se multiplient quand les participants à la réunion sont nombreux et coupent la parole ou parlent en même temps.
La réunionite était déjà difficilement supportable dans le monde d’avant, mais elle devient une spirale hypnotique et débilitante dans le monde virtuel où nous sommes plongés.

Donc, pour donner le meilleur de vous-même, et préserver votre santé, il est judicieux que l’employeur interdise les visioconférences fleuves ou qui se succèdent. Small is beautiful, la fourmi est bien placée pour le dire…

Un manque de signes non verbaux

D’abord, par la difficulté de s’appuyer sur le langage corporel des interlocuteurs. Lorsqu’on est en présence de quelqu’un, un hochement de tête lui indique par exemple que nous l’écoutons. La posture et les gestes peuvent quant à eux traduire notre envie de prendre la parole. Autant de signes non verbaux, souvent inconscients, qui « facilitent la compréhension claire des messages et des intentions lors d’une interaction », mais moins nombreux en visioconférence, analyse pour franceinfo Marie Lacroix, docteure en neurosciences. Difficile en effet de discerner les gestes d’une personne en appel vidéo si sa caméra est cadrée au niveau des épaules. « Et puis, pour éviter les bruits parasites, on a tendance à couper son micro quand n’a pas la parole, ajoute Marie Lacroix. Alors on détecte encore moins de signaux. »

Le cerveau doit donc davantage se concentrer pour s’appuyer sur d’autres indicateurs, comme le ton de la voix ou les expressions du visage. Mais même avec une connexion internet optimale, la technologie restitue toujours ces informations avec un léger décalage, et complique encore la tâche pour notre cerveau. C’est ce que Nawal Abboub appelle « la désynchronie ».

Quand l’écran devient miroir

Si la visioconférence bouleverse la perception des autres, elle modifie également le regard porté sur soi-même. Se voir à l’écran pendant la discussion avec les autres joue sur l’anxiété et la fatigue mentale. « Quand vous êtes en visioconférence, vous savez que tout le monde vous regarde. Vous êtes comme sur scène, ce qui provoque une pression sociale et l’impression que vous devez jouer », souligne Marissa Shuffler, enseignante en psychologie organisationnelle à l’université américaine de Clemson, auprès de la BBC*. En plus de devoir gérer la conversation, l’esprit n’a de cesse de se demander quelle posture adopter ou de se focaliser sur son propre visage.

Alors comment se prémunir de cette fatigue ?

 

Pensez d’abord à faire des pauses visuelles. « Toutes les vingt minutes, il faut lever les yeux de son écran et regarder à vingt mètres devant soi pendant vingt secondes », recommande Marie Lacroix, qui a cofondé Cog’X, une agence de conseil en sciences cognitives auprès des entreprises. Autre possibilité : fixer des créneaux de réunion plus courts pour laisser un temps de récupération.

Exit aussi l’utilisation systématique de la caméra. « On peut l’allumer au début de la réunion, pour prendre des nouvelles des autres, garder ce moment d’interactions, suggère Marie Lacroix. Puis la couper quand on entre dans des aspects plus techniques de la discussion afin de permettre à chacun de se concentrer sur le contenu. »

« jouer davantage sur la voix » ou d' »amplifier les gestes du visage » pour capter l’attention de l’auditoire. Etablir des règles explicites permet par ailleurs de fluidifier les échanges : lever la main pour prendre la parole, poser les questions dans l’espace de tchat.

« Il ne faut pas non plus tomber dans le syndrome de la visionite », poursuit Nawal Abboub, qui incite à alterner avec d’autres modes de communication. « On peut aussi s’appeler par téléphone, s’envoyer des messages, travailler sur des documents partagés », détaille-t-elle.

Visioconférence et mentalisme : créer et s’adapter

Comme tous les acteurs évènementiels, j’ai également du dans le cadre de mon activité m’adapter et créer une expérience de Visioconférence en mentalisme. Je ne voulais pas comme certains confrères le font, simplement brancher ma Webcam, et faire les même les effets qu’en présentiel. Cela m’a demandé de longs mois de réflexions en 2020. Et surtout, je voulais que cette expérience soit divertissante, et apporte une bulle d’air aux collaborateurs d’entreprises qui se connecteront, surtout leur apprendre des choses, les étonner. Ma visioconférence en mentalisme tombent parfois entre deux réunions compliqués, ou bien le soir en fin de journée de travail pour les salariés.

J’ai alors conçu la visioconférence de mentalisme « Tout est sous contrôle » comme un spectacle, l’aide de mon auteur Yoann PETIT, et je l’ai ensuite énormément testé auprès de proches. L’attention est très courte en visio, ce ne sont pas les conditions d’un spectateur assis dans le noir dans une salle de spectacle, il faut donc quasiment toutes les 60 secondes, activer l’attention du Visio nautes, l’interpeler avec des phrases percutante, l’étonner. Et transformer tous les codes du présentiel.

Mon spectacle en visioconference et également une mise en garde sur le monde moderne, et des nouveaux outils à mis à notre disposition, lié à la pandémie, j’y parle des outils connectés, de Netflix, de la capacité de notre cerveau, de Google… et si tout était sous controle ?

Ma plus belle récompense quand j’entends après les 45 minutes de visioconférence en mentalisme, les internautes dire :  » déjà, on a pas vu le temps passer !  »