Le Temps, si la notion était déjà complexe pour Albert Einstein, elle l’est d’autant plus pour le cerveau de chacun d’entre nous. Celui-ci a en effet une notion très variable du temps qui s’écoule, et sa perception sera ainsi largement modifiée en fonction des circonstances dans lesquelles il en prend la mesure.
Lors d’une prestation de mentalisme de Jean-Baptiste CLEMENT, sans vous en rendre compte ce dernier jouera avec la notion de temps, afin de perdre complètement votre cerveau et ces points de repères à votre insu.
Ainsi, vous ne serez plus capable de mesurer le temps de manière fiable, voir même ne plus savoir si un évènement c’est produit avant ou après un autre. Il vous fera même voyager dans le temps, alors réalité ou illusion.
Tout d’abord, sachez que notre cerveau possède plusieurs mesures du temps : nous avons plusieurs horloges biologiques internes, de celle qui mesure le temps qui passe de notre naissance à notre mort, à celle qui détecte les fractions de seconde et qui nous permet de mesurer le moment où notre raquette de tennis doit toucher la balle pour la renvoyer d’un sévère coup droit. Notre horloge de tous les jours est une boucle partant du cortex préfrontal, vers les noyaux gris centraux, puis vers la substance noire (locus niger) avant de retourner vers le cortex préfrontal. Un message nerveux parcours ainsi ce chemin à la vitesse moyenne d’un mètre par seconde. Il faut donc environ un dixième de seconde pour que ce message fasse une fois la boucle.
Mais une caractéristique très intéressante nous en dit long sur notre perception du temps : la vitesse de l’impulsion nerveuse s’accélère lorsqu’il fait chaud.
En 1930, le physiologiste Hudson Hoagland remarque que son épouse, qui était fiévreuse, surestimait la durée du temps : elle pensait qu’il avait quitté la maison une heure, tandis qu’il n’était parti que 40 minutes. Il décida alors de mener l’expérience sur des cobayes à qui il posa des bobines chauffées autour du crâne et constata que leur horloge interne tournait 20% plus vite qu’elle ne le faisait dans des conditions normales. Le même phénomène se produit aussi sous l’effet de l’adrénaline, donc sous l’effet du stress.
Ainsi, lorsque notre horloge accélère, notre perception du temps ralentit, et cela peut aller loin. Certaines victimes d’accidents racontent que, durant leur accident, tout semblait se produire au ralenti ; mais ce sont elles, en réalité, qui réfléchissaient à toute vitesse.
Un autre phénomène quotidien provoqué par notre rythme interne est intéressant à observer : les raccourcis inconnus sont plus longs que le trajet habituel. Lorsque notre conducteur nous dit “je connais un raccourci”, vous vous crispez et ajoutez automatiquement deux heures à votre trajet, et pour vous, vous aurez raison : ce raccourci vous a bel et bien paru plus long. Et pourtant… vous vous méprenez.
Cela explique un phénomène largement similaire : le chemin du retour est toujours moins long que celui de l’aller : la première fois que vous empruntez un itinéraire, tout est nouveau et différent, tout vient remplir les cases vides de votre mémoire. Le cortex fourmille d’impressions nouvelles. Le chemin du retour sera moins chargé et plus facile, il vous semblera ainsi plus court.
Mais alors, pourquoi le peut-il passer plus vite pour nous qu’en réalité ?
Notre appréhension du temps dépend aussi d’une autre donnée : l’attention qu’on lui porte ! Vous vous souvenez sans doute de vos ennuyeuses heures de cours durant lesquelles vous ne faisiez qu’une chose : regarder l’heure toutes les minutes. Eh bien, si vous aviez porté plus d’attention au cours et moins au temps qui passe, vous auriez trouvé que le temps passait plus vite. Ainsi, tout comme l’on ne voit jamais l’eau bouillir lorsqu’on reste devant la casserole à la regarder, si l’on fait trop attention au temps qui passe, l’on trouve que celui-ci prends, justement, tout son temps. A l’inverse, lorsque vous vous amusez, vous ne cherchez pas à faire attention au temps qui passe, et celui s’écoule sans que vous ne vous en rendiez compte.
Pour résumer, notre notion du temps dépend principalement du rythme de notre horloge interne, de la vitesse d’appréhension des messages nerveux par nos neurones et de l’attention qu’on porte à sa perception. Vous comprenez maintenant pourquoi le temps passe si vite quand on s’amuse !
Credits :