La preuve sociale est tout simplement un effet de masse. On dit souvent « l’effet mouton » ! Aussi étrange que cela puisse paraître, les gens ont tendance à faire comme les autres, c’est humain.

On entend également ce terme « le mouton de Panurge ». C’est faire la même chose que les autres, suivre une mode, se conformer à une idée dominante, en éliminant tout sens critique.

Cette expression est née suite au chapitre 7 du Quart Livre de Rabelais. L’auteur y décrit la vengeance de Panurge, qui voulait acheter un mouton au négociant Dindenault. Celui-ci refusa et se moqua longuement de son interlocuteur. Panurge finit par réussir à acquérir un mouton et pour se venger, le jeta dans la mer. Tous les autres moutons du vendeur en firent autant. Dindenault, tentant de retenir le dernier, fut emporté et se noya, tout comme ses bêtes.

Dans un troupeau de moutons, lorsque la tête du troupeau change de direction, les autres suivent ‘bêtement’.
Au point que, lorsque des éléments paniqués par un quelconque prédateur, se dirigent vers un ravin ou une falaise, les autres suivent et tout le troupeau ‘se suicide’ sans qu’un seul se pose la question de savoir s’il fait bien de se jeter dans le vide, comme les autres (notez bien que, vu leur état, personne n’est allé ensuite leur demander pourquoi ils avaient agi aussi stupidement. Et puis peut-être qu’entre se faire croquer par le loup et s’offrir une courte mais sympathique chute libre, leur choix était vite fait. Allez donc savoir…).

Panurge est un héros de Rabelais qui, pour se venger d’une altercation avec le propriétaire d’un troupeau, a proposé de lui en acheter le chef, la plus belle bête, alors qu’ils étaient ensemble sur un bateau pour une traversée.
Une fois l’animal payé, Panurge l’a jeté à l’eau. Bien entendu, les autres moutons, d’eux-mêmes, l’ont immédiatement suivi et tous se sont noyés.

L’exemple illustrant le mieux cette pratique est celui des guichets d’embarquement à l’aéroport. Quand 3 guichets sur 4 sont complètement saturés par de longues files d’attente et que le 4ème est complètement vide, la majorité des voyageurs s’entête à piétiner dans les longues files d’attente. Pourquoi ?
Parce qu’ils pensent que si personne n’essaie le guichet vide, c’est ce que ce guichet n’est pas ouvert, pas disponible. Ils ont peur d’essayer et de passer pour des idiots devant des inconnus.

Ce principe est utilisé dans des expériences de mentalisme, car aussi différent que nous sommes, face à des évènements nous avons tous tendance à réagir de la même manière. Ce n’est pas un effet de masse proprement dit, mais un effet de masse que nous avons déjà vécu, et que nous reproduisons alors de manière inconsciente.